L'atelier du lotus vous partage :
Publication de Dhagpo Rigdrol Ling
« Finalement, qu'est-ce que la méditation ? Pour la pratiquer, on utilise des techniques, mais ces techniques ne sont pas la méditation, c'est-à-dire que celle-ci ne consiste pas à se concentrer sur des formes ou des couleurs différentes. La méditation consiste à se défaire de tous les liens qui entravent l’esprit : les habitudes, les tendances, les attachements qui lient et compressent l’esprit, et le rendent douloureux. C'est progressivement laisser aller tout ce qui emprisonne et limite l'esprit, de façon à retrouver la liberté naturelle de l'esprit, son aisance naturelle.
Toutes ces entraves et limitations de l’esprit ne nous sont pas imposées de l'extérieur vers l’intérieur : ce n’est pas l'extérieur qui exerce une contrainte sur l'esprit, c’est l’esprit qui s'attache aux choses, qui se limite lui-même et s’entortille dans ses propres contradictions. Le travail est un travail de l'intérieur vers l'extérieur. Le travail de lâcher prise n'est pas à effectuer à l'extérieur, mais à l'intérieur. Si, dans l'esprit, on se défait de l'attachement à ceci ou cela, l'esprit lui-même, de l’intérieur, se libère et, en se libérant, retrouve sa nature première, dans laquelle on s'établit de façon spontanée, sans artifice, en le laissant simplement être tel qu'il est, sans le contraindre d’aucune façon. L'esprit s'établit alors dans un sentiment de bien-être, de félicité et d'espace, et toute forme d'attachement s'est dissipée de l’intérieur vers l'extérieur.
On parle d'objets d’attachement ; ils sont des objets d'attachement parce qu'il y a attachement et non pas parce qu’il y a des objets. Le mouvement consiste donc à se défaire de l’attachement à l'intérieur. Ces objets ne sont plus alors objets d’attachement, mais deviennent simplement des objets. Il n'a plus de mouvement de conceptualisation pour tenter de les saisir ou de les rejeter ; il n'y a plus de mouvement et l'esprit retrouve la pacification, puisqu'il n'est plus agité par le mouvement des pensées qui veulent saisir les objets. Il devient paisible, se pose, s'établit. C'est le sens de chiné. En tibétain, "chiwa" veut dire pacification, «népa", stabilisation: la pacification des émotions nées de l'attachement et la stabilisation naturelle de l'esprit dans son état propre, qui en résulte »
GUENDUNE RINPOCHE - Maitres et disciple